"La Marthe" est décédée, une figure locale disparaît.

Publié le par foncine39

entredeuxmontschezlamarthe 001Marthe Billot, 96 ans, a été retrouvée sans vie lundi 4 janvier dans le jardin de sa maison.

Les autorités ont été alertées par des voisins inquiets de ne pas voir les volets s'ouvrir dans la matinée.
C'est dans cette même maison de Morillon sur le territoire de la commune d'Entre-Deux-Monts, que Marthe est née le 10 août 1914. Elle y aura donc passé toute sa vie.
Revenons sur son histoire pas si banale que çà.
"Cette femme était une énigme" confie Michel Bourgeois, le maire de la commune.
C'est au décès de ses parents qu'elle reprend le commerce familial, qui deviendra très rapidement pour les gens du secteur "Chez la Marthe".
En parallèle du bistrot, elle possède trois ruches, dont elle tire un nectar de première qualité.
Michel Bourgeois se souvient "lorsque j'étais gamin, on pouvait aller tirer son miel directement au café, Marthe avait mis des bocaux remplis du précieux breuvage sur le comptoir et l'on venait chercher la quantité que l'on voulait".
Plus qu'un café-tabac, "Chez la Marthe" était devenu avec le temps une véritable institution.
C'est chez elle, que les pêcheurs venaient acheter leurs cartes de pêche.
Pour les fumeurs, il se raconte même qu'ils venaient se fournir expréssement chez elle, car les cigarettes y étaien meilleures qu'ailleurs, ceci du en grande partie au degré d'hygrométrie du lieu. L'humidité ayant permis au tabac de développer tout son arôme. Légende, réalité, le saura-t-on jamais.
Mais la Marthe s'était aussi une femme avant-gardiste, imaginé qu'elle a passé son permis dans les années 30, la population du secteur la voyant souvent au volant de sa C4 ou plus surprenant d'une moto.
Il était un autre trait de caractère chez elle, son extrème discrétion, en effet, elle na parlait pas beaucoup, préférant écouter les conversations qui emplissaient son établissement. C'est comme cela qu'elle connaissait des tas de choses.
Comment aurai-t-elle pu faire autrement, elle ne possédait ni radio, ni télévision.
Le progrès était resté dehors.
Pour cerner un peu plus le personnage, une anecdote est conté par M. Bourgeois "un jour des agents des impôts sont venus la voir pour savoir si elle ne voulait pas vendre sa licence IV, elle ne leur a pas répondu, pas un mot. Les agents m'ont alors interpellés en me disant que j'aurais pu les prévenir qu'elle était muette".
Ainsi était la Marthe, véritable témoin d'une époque révolue qui aura survécu à un cambriolage dramatique, elle sera restée ligotée sur une chaise pendant 48 heures dans le froid, et à un incendie qui a détruit la majeure partie de sa maison.
Elle est pourtant partie comme elle a vécue dans la plus grande discrétion.
Une page d'histoire s'est donc définitivement fermée à Morillon.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article