Château de Chaux des Crotenay, généalogie d'une renaissance
Le château de Chaux des Crotenay date du XIème siècle à 1673.
Il fut construit par la famille de Commercy. A ses pieds passait la route du sel. De là on pouvait surveiller la route de Cornu, celle venant des Planches par les Etroits, le col du Gyps tout proche et les chemins qui conduisaient à Morillon.
Le 30 mars 1413, le duc de Bourgogne ordonne aux seigneurs de faire réparer les places et forteresses pour que les ennemies ne se mettent dedans, ou sur le refus des possesseurs de les faire démolir et dérocher. Celui de la Chaux fut réparé. En 1503, c'est un monument superbe. Voici à son sujet un texte ancien rapporté par J.B Munier :
Le château de la Chaux des Crotenay, qui reçut si souvent des souverains, malgré l'austérité du climat et la difficulté d'accès, à une époque où les chemins devaient encore être à l'état sauvage, était d'une certaine magnificence. On peut en juger de son étendue par le nombre de ses cheminées qu'on porte en 301. Il était flanqué de trois tours rondes, bâties sur le bord d'un rocher perpendiculaire. Un double fossé régnait à l'opposé.
On parle d'une allée souterraine qui communiquait du château à l'église, laquelle est au pied de la colline. Le fort existait encore en 1639. le 21 avril de cette année, le Comte de Guébriand à la tête des troupes françaises et allemandes, en l'absence du duc de Saxe-Weimar, se présenta devant le château dont la garnison se rendit par composition.
Weimar qui avait dirigé toutes les opérations depuis le fort de Joux ou Nozeroy où il venait souvent se divertir auprès de Guébriand, mit à feu toutes nos montagnes. Il avait laissé garnison à Joux, Nozeroy, Château-Vilain et La Chaux et était allé à Brisach où il mourut en trois jours du charbon de la peste, le 18 juillet 1639. En quittant notre pays, il regretta plus d'une fois ouvertement de n'avoir pas mis le feu aux forêts du Jura pour ôter aux populations les moyens de rétablir leurs demeures.
En 1668, la France rend la Franche-Comté à l'Espagne, mais avant de partir Louis XIV fait démolir toutes les forteresses sauf celle de Château-Vilain dont le seigneur a pactisé avec les français.
Le 8 novembre 1793, le Gouvernement de la Révolution ordonnera la démolition du château, où était né Etienne Monnier, au motif que "cet ancien lieu de la baronnie était dangereux à la liberté dans un pays aussi fanatique". Sa démolition ne se fit que vers 1810 pour fournir les matériaux nécessaires à la reconstruction des usines de Bourg de Sirop.
Source : Racines Comtoises